28
octobre
2009

Le PS du Languedoc-Roussillon attend la décision d’Aubry

Avec ou sans Georges Frêche ? La première secrétaire n’a pas encore tranché. Les soutiens du président sortant espèrent la rencontrer la semaine prochaine. Du côté des Verts, le vote socialiste du 1er octobre semble n’avoir rien changé : la reconduction du président de région est toujours exclue.

Jacques Cresta, Robert Navarro, Didier Codorniou, Christian Bourquin, Laurent Pradeille le 8 octobre à Montpellier (photo : Mj)“Nous souhaiterions une clarification au plus vite”, déclare Didier Codorniou à propos de la position de Martine Aubry sur les régionales en Languedoc-Roussillon. Car, pour l’instant, la première secrétaire du PS, est toujours sur la même position de consulter les “partenaires”, de “discuter avec Georges Frêche” puis de prendre “collectivement la décision, après.” (réécouter le son). Problème, le “Premier des socialistes”, élu le 1er octobre, tout comme ses collègues réunis jeudi dans une annexe de l’hôtel de région pour une conférence de presse (1), semble voir les choses différemment. “On voudrait instaurer avec Martine Aubry, une rencontre très rapide pour la désignation de Georges Frêche comme tête de liste pour les élections régionales de mars 2010″, dit Didier Codorniou. Avec comme autre objectif : “Il faudra qu’à la fin du mois d’octobre on puisse commencer à proposer une liste pour les prochaines régionales.”

“Vote massif”
Remarque de Pierre-Jean Pluvy (France Bleu Hérault) : “On a l’impression que Mme Aubry, est toujours plutôt sur une ligne : « Discutons avec nos partenaires puis voyons qui peut être tête de liste plutôt que M. Frêche est tête de liste et ensuite discutons avec nos partenaires. »“ Didier Codorniou répond “vote massif” et précise : “Quand les militants s’expriment à hauteur de 70 %, cette position interpelle Martine Aubry.”

Sur la forme, ce n’est pas mieux. Personne ne dit la même chose. Paul Alliès, secrétaire national adjoint à la rénovation, déclarait, le 22 septembre, à Montpellier journal : “Sur le cas Frêche, il peut y avoir une discussion entre le Bureau national et le premier des socialistes investi pour savoir si le BN veut ou ne veut pas que Georges Frêche soit le premier [tête de liste].” Pour Paul Alliès, cette question, quand ce sera nécessaire, pourra être mise à l’ordre du jour du Bureau national qui se réunit tous les mardis. Éric Andrieu, candidat malheureux face à Didier Codorniou, disait, le 29 septembre, que c’était le Conseil national qui devait trancher. Pour Robert Navarro, premier fédéral héraultais, seule la convention nationale du 3 décembre, chargée de ratifier les listes départementales est habilitée à trancher. Christian Bourquin, président du conseil général des Pyrénées-orientales, affirme même : “En gros, il n’y a pas de traitement particulier pour notre région.” Voir. Car Robert Navarro précise quand même : “C’est la convention qui décidera. On va le faire mûrir par un entretien avec Martine Aubry, un, peut-être deux, je ne sais pas, on verra bien.”

Les Verts ne veulent pas entendre parler de Georges Frêche
L’autre question, c’est évidemment les Verts. Car ils ne veulent toujours pas entendre parler de Georges Frêche comme président de région. Leur conseil d’administration régional (CAR) l’avait dit dans une déclaration votée à l’unanimité le 12 septembre. Même vote de cette instance qui s’est réunie hier si l’on en croit Emmanuel Reynaud, leur secrétaire régional. Preuve que, pour eux, le vote du 1er octobre n’a rien changé. Cette déclaration devrait être également soumise, le 17 octobre, à l’assemblée générale des Verts du Languedoc-Roussillon. Une occasion de prendre la température d’un plus grand nombre de militants du parti écologiste.

Du côté du PS régional, il n’y a pas de problème. Didier Codorniou qui semble confondre les anciens Verts et ceux qui le sont encore, affirme que le PS (“nous”) a de “très très bonnes relations” et même “des relations plus qu’amicales” avec les Verts. Quand on voit le dernier échange entre Georges Frêche et Silvain Pastor (“antisémite” et “collabos”), on se permet d’en douter. Et à la question de savoir comment les supporters du président sortant comptent convaincre les Verts de faire alliance avec lui, les réponses sont plutôt floues : “On ne peut pas trop anticiper sur ce qui va se passer dans les jours qui viennent.” (Codorniou) “Nous on reste sur notre feuille de route.” (Navarro)
Écouter le son :

Il y a pourtant bien menace de triangulaire. Et si on en croit le sondage du PS de juillet, dans ce cas, les Verts augmenteraient de 10 points leur score du premier tour avec 26 % au deuxième. Ce qui indiquerait que tous les votes de gauche (PS, PC, PG, NPA) ne se reporteraient pas tous sur Georges Frêche. Mais cela n’effraye pas Christian Bourquin : “Pour être présent au second tour, il faut avoir fait plus de 10 %. Ça commence à faire. A l’échelle de 2,5 millions d’habitants, faire 10 %, il faut quand même rassembler des voix. C’est pour ça que ça facilite nos discussions.” Et Robert Navarro refuse d’envisager cette possibilité : “Vous voulez être au second tour. On n’est pas au second tour. Laissez-nous achever le premier tour.” Laurent Pradeille, porte-parole du comité régional, a confiance dans “l’électorat d’Europe écologie” et affirme : “Tout l’électorat de gauche, où qu’on aille, nous dit : «Rassemblez-vous. »“ Pour y voir plus clair et disposer d’arguments, il ne serait pas étonnant que Martine Aubry commande quelques sondages supplémentaires.

article ici
http://www.montpellier-journal.fr/2009/10/le-ps-du-languedoc-roussillon-attend-la-decision-daubry.html

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